Traduit par Rosemary Baptista
Les Carrelage (Azulejos) constituent une expression artistique et culturelle importante au Portugal, où ils sont présents depuis plus de cinq siècles. Ces pièces en céramique sont également remarquables au Brésil, notamment dans le contexte de l’architecture moderniste. Avec des nuances de bleu cobalt ou des couleurs vibrantes, des lignes sinueuses ou des géométries saisissantes, les carreaux relient l’histoire et la culture de ces deux pays, gardant vivante cette riche tradition culturelle.
Depuis l’époque coloniale, les carreaux sont utilisés au Portugal et au Brésil comme solution de finition et de décoration pour une variété d’environnements et de styles. Leur beauté artistique et leur facilité d’entretien en font une option polyvalente et durable. Ils relient différents lieux et cultures du passé, du présent et, comme ils continuent de le démontrer, également dans le futur de très nombreuses générations.
Portugal

Les touristes visitent le Portugal à la recherche des magnifiques carreaux décoratifs (azulejos) qui encadrent les fonts baptismaux et les fontaines à eau, par exemple. Ils sont également attirés par la beauté esthétique et la bonne conservation des façades et des murs carrelés des églises et des maisons centenaires.
Les vieux azulejos portugais artisanaux avec des peintures aux effets doux et fluides font partie de l’identité du Portugal et attirent l’attention par leur qualité technique et artistique. Toujours au XVe siècle, les soi-disant maîtres peintres utilisaient des pinceaux doux pour appliquer des lignes délicates dans des tons de bleu cobalt sur des céramiques émaillées, dessinant une variété de thèmes tels que des scènes historiques, des personnages religieux, des motifs géométriques et des détails floraux, entre autres.
Le terrible tremblement de terre de 1755 a rasé Lisbonne et a nécessité la reconstruction de la ville. Les azulejos se présentaient comme une excellente solution de revêtement et, avec l’augmentation de la production, ils devenaient moins chers. Ils sont devenus à la mode et sont devenus partie intégrante de la décoration de nombreux bâtiments de la capitale du Portugal.
A fábrica Sant’Anna, em Lisboa, é uma das poucas que ainda mantém viva essa importante tradição cultural e artística. Fundada ainda em 1741, é famosa pela produção de azulejos pintados à mão, seguindo as técnicas artesanais tradicionais.
L’usine Sant’Anna, à Lisbonne, est l’une des rares à perpétuer encore cette importante tradition culturelle et artistique. Fondée en 1741, elle est célèbre pour la production de azulejos (carreaux) peints à la main, selon des techniques artisanales traditionnelles.
Brésil
Les Azulejos (carreaux) portugais sont arrivés au Brésil à l’époque coloniale, assumant les formes d’usage et de peinture artistique de la métropole. Au fil du temps, ils se sont adaptés au climat et à la culture locaux, gagnant quelques légères différences.

Dans les années 1940 et 1950, les architectes et artistes modernistes brésiliens ont donné aux carreaux une nouvelle esthétique, créant des textures et des motifs uniques. Lucio Costa, Oscar Niemeyer et Athos Bulcão, par exemple, sont une référence dans l’architecture et le niveau artistique des grands bâtiments publics de la capitale brésilienne, Brasilia, construits à la fin des années 1950. Mais Cândido Portinari, ici, est mis en valeur. Il signe, entre autres, le grand panneau de tuiles qui constitue la façade de l’église de São Francisco de Assis (Saint François d’Assise). La petite église fait partie du Conjunto Moderno da Pampulha, dans la ville de Belo Horizonte. Reconnu comme paysage culturel patrimonial par l’UNESCO. Le tableau, entièrement réalisé dans des tons de bleu cobalt sur fond blanc, rend hommage à l’art du azulejo (carrelage) portugais dans la perspective du XXe siècle.
En tant qu’artiste moderniste innovant, Portinari dessine des lignes courbes qui donnent originalité, légèreté et mouvement au tableau. Le panneau évoque, à travers les pinceaux de l’artiste engagé, l’essence de celui qui aimait les animaux. La scène de San Francisco (Saint François) discutant avec des vautours a suscité à l’époque une indignation à laquelle le peintre aurait répondu quelque chose comme :
“Je ne vois rien de mal à ce que le plus humble des saints parle au plus humble des oiseaux” – Cândido Portinari, en commentant les vautours sur son panneau de carrelage.

Il convient également de mentionner l’Escadaria Selarón (Escalier Selarón) l’un des endroits les plus visités de la ville de Rio de Janeiro. L’expérience devient encore plus intéressante quand on sait que de nombreux azulejos (carreaux) de céramique peints et émaillés ont été envoyés par des personnes de différentes parties du monde, pendant plus de 20 ans. Les touristes déambulent le long de ses 215 marches colorées et décorées pour éprouver la joie des couleurs et découvrir les détails de l’ oeuvre de l’artiste chilien Jorge Selarón, admirateur de l’esprit créatif brésilien.